Traduções – Fórmula de Paulo

 

Latim García del Corral Watson Hulot
Dig. 19.5.5pr.

Paulus 5 quaest.

Naturalis meus filius servit tibi et tuus filius mihi: convenit inter nos, ut et tu meum manumitteres et ego tuum: ego manumisi, tu non manumisisti: qua actione mihi teneris, quaesitum est. in hac quaestione totius ob rem dati tractatus inspici potest. qui in his competit speciebus: aut enim do tibi ut des, aut do ut facias, aut facio ut des, aut facio ut facias: in quibus quaeritur, quae obligatio nascatur.

Paulo, Cuestiones, libro V

Mi hijo natural te presta servidumbre, y tu hijo a mí; se convino entre nosotros, que tú manumitieras al mío y yo a tuyo. Yo lo manumite y tu no lo manumitiste. Se preguntó por qué acción me estarás obligado. En esta cuestión puede verse el tratado de todo lo que se dá por causa de una cosa, el cual compete en estos casos. Porque ó te doy para que dés, ó doy para que hagas, ó hago para que dés, ó hago para que hagas; en cuyos casos se pregunta qué obligación nazca.

PAUL, Questions, book 5:

My natural son is your slave and yours is mine. We agreed that you manumit my son and I yours; I manumitted but you did not. Through what action are you liable to me? As regards this question, an overview may be presented concerning everything that is given for a purpose. They arise in these forms: Either I give to you in order that you give or I give that you do or I do that you give or I do that you do; among these forms what obligation is incurred?

5. Paul au liv. 5 des Questions.

Mon fils naturel que j’ai d’une de mes esclaves est sous votre puissance, vous avez sous la mienne un fils de la même qualité. Nous convenons ensemble que vous affranchirez mon fils, et moi le vôtre. J’ai rempli la convention ; vous n’avez point encore affranchi mon fils. On demande quelle action j’ai contre vous. Cette question donne lieu à traiter toute la matière des conventions où il s’agit de donner une chose pour en avoir une autre ; ce qui se réduit aux espèces suivantes : Ou je vous donne pour que vous me donniez, ou je vous donne pour que vous fassiez quelque chose pour moi : ou je fais quelque chose pour vous pour que vous me donniez, ou je fais pour vous afin que vous fassiez pour moi. On peut demander quelle est l’obligation qu’on contracte dans chacune de ces espèces.

Et si quidem pecuniam dem, ut rem accipiam, emptio et venditio est: sin autem rem do, ut rem accipiam, quia non placet permutationem rerum emptionem esse, dubium non est nasci civilem obligationem, in qua actione id veniet, non ut reddas quod acceperis, sed ut damneris mihi, quanti interest mea illud de quo convenit accipere: vel si meum recipere velim, repetatur quod datum est, quasi ob rem datum re non secuta. sed si scyphos tibi dedi, ut stichum mihi dares, periculo meo stichus erit ac tu dumtaxat culpam praestare debes. explicitus est articulus ille do ut des. Y si verdaderamente yo diera dinero para recibir una cosa, es compra y venta, pero si doy una cosa para recibir otra, como no parece bien que la permuta de cosas sea compra, no hay duda de que nace obligación civil; en cuya acción se comprenderá esto, no que devuelvas lo que hubiernes recibido, sino que seas condenado á mi favor en cuanto me interesa recibir aquello que se convino, ó que, si yo quisiera recobrar lo mio, se repita lo que se dio, como dado por cosa que no se siguó. Pero se te di tazas para que me dieras á Stico, Stico estará á mi riesgo, y tu debes prestar únicamente la culpa. Explicado queda el caso aquel de doy para que dés. 1. If I give money in order to get something, this is sale and purchase. But if I give a thing in order to get a thing, then because in the prevailing view the barter of objects is not sale, there is no doubt that a civil-law obligation does arise; and in this action the issue will not be that you return what you took, but rather that you recompense me for my interest in getting the object we agreed on. Or, if I should wish to recover my property, then what was given should be reclaimed on the theory of nonreciprocity of objects. But if I gave my goblets to you in order that you give me Stichus, Stichus will be at my risk [before delivery] and you should be held responsible for your fault only. The section “I give in order that you give” is completed. fraud will be granted. 1. D’abord, si je donne de l’argent pour recevoir une chose, il y a vente ; si je donne une chose pour en avoir une autre; il est décidé que l’échange ne doit pas être confondu avec la vente. Néanmoins, il n’y a point de doute que cette convention pro duit une obligation civile et une action qui aura pour effet de vous faire condamner envers moi à me rendre non ce que vous avez reçu de moi, mais à m’indemniser de tout l’intérêt que j’ai de recevoir de vous la chose que vous vous êtes obligé de me donner pour la mienne ; ou si Je préfère de reprendre la chose que je vous ai donnée, je demanderai que vous soyez condamné à me la rendre, parce que je vous l’avois donnée pour en avoir de vous une autre, et que la tradition de cette autre chose ne m’a point été faite. Mais si vous avez reçu de moi de la vaisselle pour que vous me donnassiez un esclave, l’esclave que vous devez me fournir est à mes risques, et vous ne répondez à cet égard que de ce qui lui arrivera par votre faute. Voilà ce qu’on peut dire sur l’espèce de convention où l’un donne pour que l’autre donne.
2. At cum do ut facias, si tale sit factum, quod locari solet, puta ut tabulam pingas, pecunia data locatio erit, sicut superiore casu emptio: si rem do, non erit locatio, sed nascetur vel civilis actio in hoc quod mea interest vel ad repetendum condictio. quod si tale est factum, quod locari non possit, puta ut servum manumittas, sive certum tempus adiectum est, intra quod manumittatur idque, cum potuisset manumitti, vivo servo transierit, sive finitum non fuit et tantum temporis consumptum sit, ut potuerit debueritque manumitti, condici ei potest vel praescriptis verbis agi: quod his quae diximus convenit. sed si dedi tibi servum, ut servum tuum manumitteres, et manumissisti et is quem dedi evictus est, si sciens dedi, de dolo in me dandam actionem iulianus scribit, si ignorans, in factum civilem.

 

Mas cuando doy para que hagas, si el hecho fuera una cosa tal, que suele darse en arrendamiento, por ejemplo, que pintes un cuadro, habiéndose dado dinero, será locación, como compra en el caso anterior; y si una cosa, no será locación, pero nacerá ó la acción civil por lo que me importa, ó la condición para repetirla. Pero si el hecho es tal, que no pueda darse en arrendamiento, por ejemplo, que manumitas á un esclavo, ya si se expreso cierto tiempo, dentro del que sea manumitido, y habiendo podido ser manumitido, hubiere transcurrido aquel viviendo el esclavo, ya si no se limitó, y haya transcurrido tanto tiempo, que hubiere podido y debido ser manumitido, se puede ejercitar contra él la condición, ó intentar la acción praescriptis verbis; lo cual conviene con lo que hemos dicho. Pero si te di un esclavo, para que manumitieras á un esclavo tuyo, y lo manumitiste, y este que yo di fue reividicado, si lo di á sabiendas, escribe Juliano que se ha de dar contra mi la acción de dolo, y se ignorándolo, la civil por el hecho. 2. But when I give in order that you do, if the act is of a kind such as is normally leased out, for example, that you paint a picture, there will be a lease if money is given, just like the sale in the case above; while if I give an object, there will be no lease, but what will arise is either a civil-law action for my interest or a condictio to reclaim [the object]. But if the action is such that it cannot be leased out, for example, that you manumit a slave, a condictio for it [the object given] or an actio praescriptis verbis can lie if a fixed time limit for manumission was attached and this has expired while the slave lived, and so manumission would have been possible; and, likewise, if it [the time limit] was undefined but so much time has passed that manumission can and should occur. This corresponds to what I said above. But if I gave you a slave in order that you manumit your slave, and you did manumit him but then through eviction you lost the slave I gave you, Julian writes that if I gave him knowingly, an action on fraud should be granted against me, and if unknowingly, a civil-law actio in factum. 2. Si je vous donne pour que vous fassiez quelque chose pour moi, il faut distinguer s’il s’agit d’un fait qui fait ordinairement la matière du loyer ; par exemple, si je donne de l’argent pour qu’on me fasse un tableau ; cette convention est une location. Mais si, au lieu de donner de l’argent en ce cas, Je donnois autre chose, ce ne seroit point une location, mais bien une convention : ce seroit une obligation qui produiroit une action civile, dont l’effet seroit de faire condamner celui qui auroit reçu la chose, et qui ne voudroit pas faire ce à quoi il s’est engagé, à indemniser en conséquence celui qui a contracté avec lui de tout l’intérêt qu’il peut avoir ; ou ce dernier pourra intenter une action pour reprendre ce qu’il aura donné. S’il s’agit d’un fait qui ne fait point ordinairement la matière d’une location : par exemple, je vous donne pour que vous affranchissiez tel esclave; soit que le temps dans lequel l’affranchissement devoit être fait ait été fixé, et qu’il se soit écoulé du vivant de l’esclave, et lorsqu’il pouvoit être affranchi ; soit que le temps n’ayant pas été fixé, il se soit passé un temps assez considérable pour que l’esclave ait pu et même dû être affranchi, celui qui a donné aura ou l’action pour se faire rendre ce qu’il a donné, ou l’action expositive de la convention four se faire indemniser de son intérêt. Cette décision regarde les espèces que nous avons rapportées. Mais si je vous ai donné un esclave pour que vous donnassiez la liberté au votre, et que l’esclave que je vous ai donné vienne à vous être évincé ; alors, si j’ai eu connoissance que l’esclave que je vous donnois appartenoit à autrui, Julien écrit que vous avez contre moi l’action de la mauvaise foi. Si je l’ai ignoré, vous aurez contre moi une action civile expositive de la convention.
Quod si faciam ut des et posteaquam feci, cessas dare, nulla erit civilis actio, et ideo de dolo dabitur. Pero si yo hiciera para que dés, y después que hice dejas de dar, no habrá ninguna acción civil, y esto se dará la de dolo. 3. But if I do in order that you give, and then after I acted you fail to give, there will be no civil-law action, and so one for fraud will be granted. 3. Si je fais quelque chose pour que vous me donniez, et que la chose étant faite vous refusiez de me donner, comme cette convention n’approche d’aucune convention civile connue, elle ne produira point une action civili expositive de la convention, il faudra avoir recours à l’action de la mauvaise foi.
Sed si facio ut facias, haec species tractatus plures recipit. nam si pacti sumus, ut tu a meo debitore carthagine exigas, ego a tuo romae, vel ut tu in meo, ego in tuo solo aedificem, et ego aedificavi et tu cessas, in priorem speciem mandatum quodammodo intervenisse videtur, sine quo exigi pecunia alieno nomine non potest: quamvis enim et impendia sequantur, tamen mutuum officium praestamus et potest mandatum ex pacto etiam naturam suam excedere ( possum enim tibi mandare, ut et custodiam mihi praestes et non plus impendas in exigendo quam decem): et si eandem quantitatem impenderemus, nulla dubitatio est. sin autem alter fecit, ut et hic mandatum intervenisse videatur, quasi refundamus invicem impensas: neque enim de re tua tibi mando. sed tutius erit et in insulis fabricandis et in debitoribus exigendis praescriptis verbis dari actionem, quae actio similis erit mandati actioni, quemadmodum in superioribus casibus locationi et emptioni. Pero si hago para que hagas, esta especie de contrato admite muchas maneras. Porque si pactamos que tú cobres de mi deudor en Cartago, y yo del tuyo en Roma, ó que tú edifiques en un solar mio, y yo en otro tuo, y yo edifiqué, y tú no, parece que en el primer caso medió en cierto modo mandato, sin el que no puede cobrarse el dinero en nombre de otro; porque aunque también se sigan gastos, nos prestamos, sin embargo, mútuo servicio. Y puede el mandato exceder también de su naturaleza en virtud de pacto; porque puedo mandarte que me respondas también de la custodia, y que para cobrar no gastes más de diez; y si hubiéremos gastado la misma cantidad, no hay duda alguna, pero si procedió de otro modo, que también en este caso parezca medió mandato, como si para que mutuamente nos abonemos los gastos; porque no te mando respecto de lo tuyo. Pero será más seguro, así respecto de la edificación de casas, como del cobro á deudores, que se dé la acción praescriptis verbis, cuya acción será semejante á la de mandato, así como en los casos anteriores á la de locación, y a á la de compra. 4. But if I do in order that you do, this type allows much discussion. If we agreed that you collect from my debtor at Carthage and I from yours at Rome, or that you build on my land and I on yours, and I built while you fail [to build], in the former case a mandate evidently intruded to some extent; money cannot be collected for someone else without mandate. Even though expenses are included, still we provide a service for one another, and through agreement a mandate can even exceed its own nature [as a contract], since I can give you a mandate that you both provide me with safekeeping [of an object] and not spend more than ten in collecting. If we both spent the same amount, there is no problem. But if one party did [what he undertook to build, while the other did not, the one who did not can be compelled to build,] so that here too a mandate has evidently intruded; the theory is that we reciprocally reimburse expenditures, and not that I give you a mandate concerning your own property. But it will be safer both in the case of constructing buildings and in that of collecting from debtors that an actio praescriptis verbis be accorded, an action which is similar to the action on mandate, just as in the previous cases [the action was similar] to lease and purchase. 4. Mais lorsque quelqu’un pour qu’un autre fasse, cette convention à plusieurs espèces. Car si deux personnes conviennent ensemble que l’une se exigera ce qui est dû à l’autre par un débiteur à Carthage, et que l’autre exigera ce qui est dû à la première à Rome ; ou que chacune bâtira sur le terrain de l’autre, et que l’une ayant bâti, l’autre refuse de le faire ; dans le premier cas il y a une espèce de mandat, car on ne peut point exiger une dette au nom d’un autre sans mandat de sa part. En effet, quoique chacun soit obligé de faire lui-même les dépenses nécessaires pour parvenir à être payé de la dette de l’autre, néanmoins les deux contractans se rendent un service réciproque et on peut par convention faire un mandat qui excède les bornes ordinaires. Car je pourrois vous charger par un mandat de me répondre de la chose que je vous donnerois pouvoir d’exiger, et de ne point dépenser pour l’exiger au-delà d’une somme de dix. Si l’un et l’autre contractans ont fait une égale dépense pour exiger ce qui leur étoit dû réciproquement, il ne peut y avoir de difficultés. S’il n’y a que l’un des deux qui ait rempli la convention, on pourra dire qu’elle étoit une espèce de mandat, en vertu duquel chaque partie étoit obligée de faire raison à l’autre des dépenses qu’elle auroit faites ; parce que ce n’étoit pas à l’occasion de sa chose qu’elle étoit chargée de faire de la dépense. Mais il est plus sûr de décider que dans les deux espèces proposées où deux personnes conviennent d’exiger réciproquement ce qui leur est dû, ou de bâtir sur le terrain l’une de l’autre, il y a lieu à l’action civile expositive de la convention. Cette action approchera de la nature mandat ; de mème qu’elle doit tenir de la nature de l’action de la vente, ou de l’action de la location dans les deux premières espèces qui ont été rapportées plus haut.
Si ergo haec sunt, ubi de faciendo ab utroque convenit, et in proposita quaestione idem dici potest et necessario sequitur, ut eius fiat condemnatio, quanti interest mea servum habere quem manumisi. an deducendum erit, quod libertum habeo? sed hoc non potest aestimari. Si, pues, esto es así cuando por ambas partes se convino hacer, también puede decirse lo mismo en el caso propuesto, y siguese por necesidad que se haga la la condena por tanto cuanto me interesa tener el esclavo, que manumiti. ¿Se habrá de deducir acaso que tengo un liberto? Mas esto no puede estimarse. 5. If these remarks are true when both sides agree on doing something, then also in the question under discussion the same can be said, and it necessarily follows that he be condemned for my interest in having the slave whom I manumitted. Should deduction be made because I have a freedman? But [the value of] this cannot be estimated. 5. S’il en este ainsi, dans le cas où une personne s’oblige à faire pour qu’une autre fasse, on doit décider la même chose dans la question originaire qui a donné lieu à toute cette dissertation ; c’est-à-dire que si j’ai affranchi votre fils naturel, et que vous refusiez d’affranchir le mien, j’ai action contre vous pour vous faire condamner envers moi à m’indemniser de l’intérêt que j’ai de n’avoir point perdu l’esclave que j’ai affranchi. La condamnation devra’t’elle être réduite à une moindre somme, à cause des droits de patron que j’ai acquis sur cet affranchi ? Je ne crois pas que ces droits puissent entrer en ligne de compte.

 

TITRE V.

DES ACTIONS EXPOSITIVES

Les symptômes comprennent l’inconfort et la douleur.

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D’une convention ou d’un fait.

  1. Papinien au lv. 8 des Questions.

Il arrive souvent qu’au défaut des actions connues, lorsqu’on ne peut pas fixer le nom d’une convention, on se détermine à recourir aux actions qu’on appelle expositives du fait. Nous allons en rapporter quelques exemples.

  1. Labéon pense qu’un marchand qui a chargé ses marchandises sur un vaisseau pour être transportées, peut recourir à l’action civile expositive de la convention, sil y a lieu de douter lequel du maitre du vaisseau ou de fui est locateur ou locataire; si cest le maitre du vaisseau qui en a loné l’usage au marchand, ou si c’est le marchand qui a loué les services du maître du vaisseau pour transporter ses marchandises.
  2. Pareillement un homme donne une chose à un autre pour l’examiner , afin de pouvoir en fixer le prix. Cette convention n’est ni un dépôt ni un prêt. Si cependant celui qui a reçu la chose refuse de la rendre, il y aura lieu contre lui à l’action a expositive de la convention.
  3. E Celse au liv. 8 du Digeste.

En effet, lorsque la convention ne duit aucune action connue et ordinaire, il faut avoir recours à l’action expositive la convention.

  1. Julien au liv. 14 du Digeste.

On est obligé de recourir à cette acti toutes les fois qu’il s’agit d’un contrat dons, le droit civil na pas déterminé le nom;

  1. Ulpien au liv. 30 sur Sabin.

Car il est tout naturel qu’il y ait plus d’espèces de conventions que de noms propres à les désigner en parliculier.

  1. Paul au liv. 5 des Questions.

Mon fils naturel que j’ai d’une de mes esclaves est sous votre puissance, vous avez sous la mienne un fils de la même qualité. Nous convenons ensemble que vous affranchirez mon fils, et moi le vôtre. J’ai rempli la convention ; vous n’avez point encore affranchi mon fils. On demande quelle action j’ai contre vous. Cette question donne lieu à traiter toute la matière des conventions où il s’agit de donner une chose pour en avoir une autre ; ce qui se réduit aux espèces suivantes : Ou je vous donne pour que vous me donniez, ou je vous donne pour que vous fassiez quelque chose pour moi : ou je fais quelque chose pour vous pour que vous me donniez, ou je fais pour vous afin que vous fassiez pour moi. On peut demander quelle est l’obligation qu’on contracte dans chacune de ces espèces.

  1. D’abord, si je donne de l’argent pour recevoir une chose, il y a vente ; si je donne une chose pour en avoir une autre; il est décidé que l’échange ne doit pas être confondu avec la vente. Néanmoins, il n’y a point de doute que cette convention pro duit une obligation civile et une action qui aura pour effet de vous faire condamner envers moi à me rendre non ce que vous avez reçu de moi, mais à m’indemniser de tout l’intérêt que j’ai de recevoir de vous la chose que vous vous êtes obligé de me donner pour la mienne ; ou si Je préfère de reprendre la chose que je vous ai donnée, je demanderai que vous soyez condamné à me la rendre, parce que je vous l’avois donnée pour en avoir de vous une autre, et que la tradition de cette autre chose ne m’a point été faite. Mais si vous avez reçu de moi de la vaisselle pour que vous me donnassiez un esclave, l’esclave que vous devez me fournir est à mes risques, et vous ne répondez à cet égard que de ce qui lui arrivera par votre faute. Voilà ce qu’on peut dire sur l’espèce de convention où l’un donne pour que l’autre donne.
  2. Si je vous donne pour que vous fassiez quelque chose pour moi, il faut distinguer s’il s’agit d’un fait qui fait ordinairement la matière du loyer ; par exemple, si je donne de l’argent pour qu’on me fasse un tableau ; cette convention est une location. Mais si, au lieu de donner de l’argent en ce cas, Je donnois autre chose, ce ne seroit point une location, mais bien une convention : ce seroit une obligation qui produiroit une action civile, dont l’effet seroit de faire condamner celui qui auroit reçu la chose, et qui ne voudroit pas faire ce à quoi il s’est engagé, à indemniser en conséquence celui qui a contracté avec lui de tout l’intérêt qu’il peut avoir; ou ce dernier pourra intenter une action pour reprendre ce qu’il aura donné. S’il s’agit d’un fait qui ne fait point ordinairement la matière d’une location : par exemple, je vous donne pour que vous affranchissiez tel esclave; soit que le temps dans lequel l’affranchissement devoit être fait ait été fixé, et qu’il se soit écoulé du vivant de l’esclave, et lorsqu’il pouvoit être affranchi ; soit que le temps n’ayant pas été fixé, il se soit passé un temps assez considérable pour que l’esclave ait pu et même dû être affranchi, celui qui a donné aura ou l’action pour se faire rendre ce qu’il a donné, ou l’action expositive de la convention four se faire indemniser de son intérêt. Cette décision regarde les espèces que nous avons rapportées. Mais si je vous ai donné un esclave pour que vous donnassiez la liberté au votre, et que l’esclave que je vous ai donné vienne à vous être évincé ; alors, si j’ai eu connoissance que l’esclave que je vous donnois appartenoit à autrui, Julien écrit que vous avez contre moi l’action de la mauvaise foi. Si je l’ai ignoré, vous aurez contre moi une action civile expositive de la convention.
  3. Si je fais quelque chose pour que vous me donniez, et que la chose étant faite vous refusiez de me donner, comme cette convention n’approche d’aucune convention civile connue, elle ne produira point une action civili expositive de la convention, il faudra avoir recours à l’action de la mauvaise foi.
  4. Mais lorsque quelqu’un pour qu’un autre fasse, cette convention à plusieurs espèces. Car si deux personnes conviennent ensemble que l’une se exigera ce qui est dû à l’autre par un débiteur à Carthage, et que l’autre exigera ce qui est dû à la première à Rome; ou que chacune bâtira sur le terrain de l’autre, et que l’une ayant bâti, l’autre refuse de le faire ; dans le premier cas il y a une espèce de mandat, car on ne peut point exiger une dette au nom d’un autre sans mandat de sa part. En effet, quoique chacun soit obligé de faire lui-même les dépenses nécessaires pour parvenir à être payé de la dette de l’autre, néanmoins les deux contractans se rendent un service réciproque et on peut par convention faire un mandat qui excède les bornes ordinaires. Car je pourrois vous charger par un mandat de me répondre de la chose que je vous donnerois pouvoir d’exiger, et de ne point dépenser pour l’exiger au-delà d’une somme de dix. Si l’un et l’autre contractans ont fait une égale dépense pour exiger ce qui leur étoit dû réciproquement, il ne peut y avoir de difficultés. S’il n’y a que l’un des deux qui ait rempli la convention, on pourra dire qu’elle étoit une espèce de mandat, en vertu duquel chaque partie étoit obligée de faire raison à l’autre des dépenses qu’elle auroit faites ; parce que ce n’étoit pas à l’occasion de sa chose qu’elle étoit chargée de faire de la dépense. Mais il est plus sûr de décider que dans les deux espèces proposées où deux personnes conviennent d’exiger réciproquement ce qui leur est dû, ou de bâtir sur le terrain l’une de l’autre, il y a lieu à l’action civile expositive de la convention. Cette action approchera de la nature mandat ; de mèmee qu’elle doit tenir de la nature de l’action de la vente, ou de l’action de la location dans les deux premières espèces qui ont été rapportées plus haut.
  5. S’il en este ainsi, dans le cas où une personne s’oblige à faire pour qu’une autre fasse, on doit décider la même chose dans la question originaire qui a donné lieu à toute cette dissertation ; c’est-à-dire que si j’ai affranchi votre fils naturel, et que vous refusiez d’affranchir le mien, j’ai action contre vous pour vous faire condamner envers moi à m’indemniser de l’intérêt que j’ai de n’avoir point perdu l’esclave que j’ai affranchi. La condamnation devra’t’elle être réduite à une moindre somme, à cause des droits de patron que j’ai acquis sur cet affranchi ? Je ne crois pas que ces droits puissent entrer en ligne de compte.

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